La couvade : quand les futurs pères vivent la grossesse

Vous savez peut-être déjà qu’il arrive aux futurs papas de prendre un peu de poids en même temps que leur partenaire enceinte. Cependant, chez certains futurs pères, les choses ne s’arrêtent pas là et la perspective d’avoir un enfant déclenche l’apparition d’un certain nombre de symptômes émotionnels ou physiques. C’est ce que l’on appelle le syndrome de la couvade ou la grossesse nerveuse (parfois aussi appelée « sympathique »).

Le syndrome de la couvade ou grossesse nerveuse de l’homme, c’est quoi ?

Le syndrome de la couvade ou plus simplement la couvade est un terme utilisé pour désigner la grossesse nerveuse ou sympathique chez l’homme. Le terme dérive du verbe « couver » : pensez à une poule qui peut couver un œuf même si ce n’est pas elle qui l’a pondu. De la même manière, la définition de la couvade est la situation dans laquelle un homme présente des symptômes similaires à ceux de la grossesse alors que c’est sapartenaire qui est enceinte.

La couvade a été étudiée par de nombreux experts dans des domaines variés et n’est pas considéré comme une maladie ou un problème psychologique. Les anthropologues la relient à des pratiques rituelles antiques où l’homme se couche près du nouveau-né comme s’il le couvait, reçoit soins et félicitations comme la femme qui accouche voire va jusqu’à recréer l’expérience de la grossesse, y compris l’accouchement.

La version moderne de la couvade peut être reliée à l’évolution des mentalités sur la paternité et le rôle plus actif que le futur père peut jouer pendant la grossesse et l’accouchement.

En résumé

L’origine de la couvade remonte à des pratiques rituelles anciennes au cours desquelles les hommes dont la partenaire est enceinte imitent l’expérience de la grossesse voire même de l’accouchement. De nos jours, la couvade renvoie à une grossesse nerveuse de l’homme (ou « grossesse sympathique »), c’est-à-dire une situation où un homme présente les symptômes émotionnels ou physiques de la grossesse.

Le syndrome de la couvade et l’évolution des mentalités sur la paternité

Le rôle du père est traditionnellement celui du protecteur et du gagne-pain. Pendant la grossesse, les futurs papas ont longtemps été relégués au rôle de simple observateur. Il est cependant à l’heure actuelle courant voire même attendu des futurs pères qu’ils jouent un rôle plus actif dans la grossesse de leur partenaire. Cela peut passer par une participation à des cours de préparation à la naissance, un soutien actif durant l’accouchement ou encore du contact peau contre peau avec leur nouveau-né. Il est possible qu’en s’impliquant plus dans la grossesse de leur partenaire, les papas prennent mieux conscience d’un certain nombre de symptômes qu’ils peuvent eux-mêmes ressentir, ce qui contribue à une plus grande « visibilité » du syndrome de la couvade.

En résumé

Par le passé, les hommes ne s’impliquaient que rarement dans la grossesse ou l’accouchement. Cependant, à l’heure actuelle, les futurs papas jouent un rôle plus actif dans la préparation de leur famille à la naissance d’un enfant. Ceci peut avoir contribué à une meilleure prise de conscience des symptômes de la couvade (c’est-à-dire d’une grossesse nerveuse chez l’homme).

Article connexe

Grossesse en bonne santé
Futur papa : prise de poids

Les hommes peuvent-ils vraiment présenter des symptômes de grossesse ?

Puisqu’un homme ne peut pas tomber enceint, il est assez normal de se demander s’ils peuvent présenter des symptômes d’une grossesse tels que les nausées matinales et, si oui, pourquoi ? En réalité, les hommes peuvent tout à fait souffrir d’un certain nombre de symptômes de la grossesse, tant physiques que psychologiques, comme expliqué ci-dessous.

Certains indices laissent penser que la couvade serait un phénomène très répandu mais l’on ne sait pas avec certitude combien d’hommes en souffrent ni s’il s’agit de problèmes d’ordre physique ayant une origine psychologique ou autre chose. L’un des sujets de recherche concerne le niveau d’empathie et de sensibilité des hommes. Certaines études montrent que des patients sensibles de sexe masculin dont la partenaire est enceinte ressentent les symptômes physiologiques de la grossesse suite à une détresse psychologique liée à leur paternité. Ce type d’empathie implique un partage symbiotique des émotions et même, dans le cas de la couvade, de symptômes physiques tels que les nausées matinales.

Une autre théorie propose que les hommes développent des symptômes de grossesse à cause d’un phénomène de « charge » consistant à ressentir psychologiquement et à endosser les souffrances d’une autre personne – ici, la partenaire enceinte – et de les manifester physiquement. Ce scénario pourrait être particulièrement crédible pour les hommes devenant pères pour la première fois qui peuvent être anxieux à l’idée des bouleversements que la paternité apporte. Les hommes ayant déjà un enfant ressentent peut-être la grossesse de manière totalement différente. Des changements hormonaux chez le futur père pourraient également avoir un rôle à jouer dans le syndrome de la couvade mais à l’heure actuelle, aucune étude n’est en mesure de l’affirmer clairement.

En résumé

Les hommes dont la partenaire est enceinte peuvent tout à fait ressentir des symptômes associés à la grossesse. Certaines études indiquent que cela pourrait être lié à un fort niveau d’empathie ou à une « charge », c’est-à-dire au fait de faire sienne la souffrance de quelqu’un d’autre.

Les symptômes du syndrome de la couvade

Le syndrome de la couvade, c’est-à-dire une grossesse nerveuse chez l’homme, peut se traduire par les symptômes physiques suivants :

  • Nausées et/ou vomissements

  • Problèmes intestinaux tels que des douleurs au ventre, des ballonnements, de la diarrhée ou de la constipation

  • Brûlures d’estomac

  • Appétit changeant

  • Perte ou prise de poids

  • Douleurs aux dents

  • Douleurs au dos

  • Problèmes de peau

  • Crampes dans les jambes

  • Évanouissement

  • Faiblesse physique

  • Infections urinaires ou irritation des parties génitales.

Le syndrome de la couvade, c’est-à-dire une grossesse nerveuse chez l’homme, peut se traduire par les symptômes psychologiques suivants :

  • Troubles du sommeil

  • Anxiété

  • Dépression

  • Perte de libido

  • Agitation.

Quand la couvade commence-t-elle et combien de temps les symptômes durent-ils ?

Les chercheurs ont constaté que les symptômes du syndrome de la couvade apparaissent souvent chez les hommes au cours du premier trimestre de grossesse de leur partenaire. Les symptômes sont susceptibles de disparaître au cours du deuxième trimestre puis de réapparaître au cours du troisième : c’est à cette période qu’ils sont le plus prononcés. Le syndrome de la couvade disparaît ensuite avec la naissance de l’enfant.

Existe-t-il un traitement contre la couvade ?

Il n’existe pas de traitement particulier contre le syndrome de la couvade puisque, comme mentionné plus haut, celui-ci n’est pas considéré comme une maladie ni identifié comme étant un trouble psychologique. Néanmoins, si vous êtes un futur papa et que vous présentez des symptômes similaires à ceux de votre partenaire enceinte, c’est-à-dire des symptômes de la couvade, il existe plusieurs moyens de soulager ces derniers. Les conseils ci-dessous pourront vous aider à surmonter certains des aspects les plus difficiles physiquement ou émotionnellement du syndrome de la couvade :

  • Préparez-vous. Cela peut passer par une participation à des cours de préparation à la naissance avec votre partenaire enceinte ou la lecture de livres, sites Internet ou blogs sur la paternité.

  • Parlez-en à quelqu’un. Parlez de la paternité avec votre partenaire. Discutez de vos inhibitions avec des amis proches ou de la famille. Vous recevrez peut-être des conseils malvenus mais cela ne veut pas dire qu’ils ne mériteront pas d’être écoutés. Sinon, un psychiatre ou un thérapeute pourront vous donner des clés pour surmonter vos angoisses.

  • Préparez-vous aux futurs défis. Cela peut passer par le fait de sécuriser votre maison à l’avance ou de simplement vous préparer mentalement aux changements associés au fait de devenir père pour la première fois.

Astuce

Il n’existe pas de traitement spécifique contre le syndrome de la couvade mais il est cependant possible d’atténuer les aspects difficiles d’une grossesse nerveuse chez l’homme. La participation aux visites prénatales ou aux cours de préparation à l’accouchement, la lecture de livres ou articles sur la paternité, le fait de parler de ce que vous ressentez avec votre partenaire, de sécuriser votre maison, de vous préparer mentalement ou encore d’en parler avec un psychiatre sont quelques-unes des possibilités pour aller mieux.

FAQ EN UN CLIN D’ŒIL

La couvade est un terme qui désigne l’apparition de symptômes physiques ou émotionnels de la femme enceinte chez un homme dont la partenaire est enceinte. On parle aussi de grossesse nerveuse de l’homme.

En résumé

Bien qu’il existe peu d’études sur le syndrome de la couvade, il s’agit d’une réelle source de préoccupation pour les hommes présentant des symptômes d’une grossesse nerveuse. Quelle que soit l’origine exacte de la couvade, il s’agit d’un phénomène touchant les futurs pères, le plus souvent ceux qui seront papas pour la première fois et qui sont plus susceptibles d’être angoissés à l’idée de la paternité. Les symptômes peuvent être d’ordre physique ou psychologique, parmi lesquels des douleurs diverses, des nausées, des ballonnements, de l’anxiété, de la dépression et bien d’autres symptômes.

Les symptômes apparaissent souvent au cours du premier trimestre de la grossesse de la femme enceinte, disparaissent au second avant de réapparaître au troisième. On pense que les symptômes disparaissent complètement à la naissance de l’enfant. Si vous êtes un homme et que vous présentez certains symptômes d’une grossesse nerveuse ou que vous souffrez de la couvade d’une quelconque manière, n’hésitez pas à en parler à votre partenaire, votre famille ou votre professionnel de santé. Le fait de parler de ce que vous ressentez peut vous aider à aller mieux.

Comment cet article a-t-il été rédigé Les informations présentées dans cet article ont été compilées à partir d’informations fiables d’origine médicale ou gouvernementale, comme par exemple la Haute autorité de la santé ou le Conseil national des gynécologues et obstétriciens français. Une liste des sources utilisées est présentée ci-dessous. Le contenu de cet article n’a pas vocation à se substituer à l’avis d’un professionnel médical. Référez-vous toujours à de tels professionnels en ce qui concerne les diagnostics ou traitements éventuels.

Gestion des cookies