Quels sont les signes de dépression post-partum ?
Vous venez d’avoir un beau bébé, et vous vous attendiez à être remplie de joie durant cette période. Au lieu de cela, vous êtes submergée par des sentiments de doute, de tristesse et de confusion.
Si vous pensez souffrir de dépression post-partum, sachez que cela se soigne et que vous n’avez pas à surmonter cela toute seule. En demandant de l’aide au plus tôt, ces émotions négatives seront vite derrière vous et vous pourrez enfin profiter de ces instants précieux avec votre nouveau-né.
Dans la suite de cet article, nous vous expliquons ce qu’est la dépression post-partum, quels en sont les signes et les symptômes et en quoi elle diffère du fameux « baby blues ». Nous vous expliquons aussi les traitements possibles si votre professionnel de santé vous diagnostique cette maladie.
De plus, nous vous donnons quelques informations sur la dépression post-partum chez les hommes et quelques conseils sur l’attitude à adopter si un proche en souffre.
Qu’est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum est une maladie qui vous fait ressentir des émotions et des pensées négatives graves et durables dans les mois qui suivent l’accouchement. On parle parfois aussi de dépression post-natale.
Ces émotions peuvent être particulièrement fortes et vous gêner au quotidien ou vous empêcher de prendre soin de vous ou de votre nouveau-né, comme dans le cadre d’une dépression « classique ».
Elle commence généralement, comme son nom l’indique, au cours de la période post-partum, c’est-à-dire après une à trois semaines après la naissance. Cependant, chez certaines femmes, elle peut débuter plusieurs mois plus tard, parfois même un an après la naissance. À l’inverse, chez d’autres, elle commence avant la naissance.
La dépression post-partum peut survenir après n’importe quel accouchement et pas nécessairement après le premier.
Se sentir débordée, surtout au cours des premiers mois est tout à fait normal : vous avez un nouveau membre dans votre famille, vous ne dormez probablement pas autant qu’avant et tant de choses ont changé ! Mais si vous pensez que c’est peut-être plus que ça, alors vous pourriez souffrir de ce que l’on appelle une dépression post-partum.
Si vous en souffrez, ce sentiment de vide et de tristesse perdure généralement pendant plusieurs semaines.
Une dépression post-partum n’est pas un signe de faiblesse ou un défaut de caractère mais doit plutôt être perçue comme une complication liée à l’accouchement. Elle peut avoir des conséquences négatives sur votre quotidien et vous empêcher de profiter de votre maternité et de la complicité avec votre nouveau-né, c’est pourquoi il est primordial de demander de l’aide à un professionnel de santé.
La dépression post-partum est-elle fréquente ?
La dépression post-partum est plus fréquente qu’on ne le pense. Environ une femme sur sept qui a accouché souffre de cette maladie. Environ la moitié des femmes diagnostiquées pourraient présenter des symptômes pendant la grossesse. Donc, si vous avez l’impression d’avoir les symptômes de cette dépression (voir ci-dessous) ou si vous avez récemment été diagnostiquée, sachez que vous n’êtes pas seule et qu’avec le temps et un accompagnement médical approprié, vous commencerez à vous sentir de mieux en mieux.
Signes et symptômes d’une dépression post-partum
La première étape consiste à identifier les signes et les symptômes d’une dépression post-partum. Ceux-ci peuvent notamment être :
Un sentiment de désespoir
Une anxiété grave
Un état dépressif
De graves sautes d’humeur
Une irritabilité et des colères intenses
Des pleurs excessifs
Des difficultés à créer des liens avec votre bébé ou à éprouver de l’intérêt pour lui
La peur de ne pas être une bonne mère
Une perte d’appétit après l’accouchement ou à l’inverse, vous mangez beaucoup plus que d’habitude
Une incapacité à dormir (insomnies) ou au contraire, des périodes de sommeil beaucoup plus longues
Une fatigue accablante ou une perte d’énergie
Une capacité de concentration réduite
Une diminution des capacités à gérer les tâches du quotidien
Un éloignement de vos proches
Une perte d’intérêt et de plaisir pour des activités que vous aimiez auparavant
Un sentiment d’inutilité, de honte, de culpabilité ou d’inadéquation
Des crises de panique
Des douleurs diverses, notamment des maux de tête ou d’estomac
Des envies de vous blesser ou de blesser votre bébé
Des pensées récurrentes de mort ou de suicide.
Ce n’est qu’après avoir parlé à votre médecin que vous pourrez répondre ensemble à la question : « Est-ce que je souffre de dépression post-partum ? » Il est très important que vous lui expliquiez ce que vous ressentez pour pouvoir recevoir les soins appropriés.
Contactez immédiatement votre professionnel de santé si :
Un ou plusieurs des symptômes ci-dessus durent depuis plus de deux semaines
Vos symptômes s’aggravent
Vous avez des difficultés à accomplir des tâches quotidiennes et notamment à prendre soin de votre bébé
Vous avez envie de vous blesser ou de blesser votre bébé.
Dans ce cas, ne restez pas seule, parlez-en à votre médecin et échangez avec vos proches.
Les causes de la dépression post-partum
Les causes de la dépression post-partum ne sont pas précisément identifiées, mais elle est probablement déclenchée par une combinaison de facteurs physiques et émotionnels, parmi lesquels :
Les changements hormonaux. Une baisse marquée des taux d’hormones de grossesse, l’œstrogène et la progestérone, après la naissance de votre bébé peut provoquer des sautes d’humeur. De plus, les taux des autres hormones produites par votre glande thyroïde peuvent également chuter, ce qui vous rend fatiguée, léthargique et déprimée.
Le manque de sommeil. Se remettre d’un accouchement et s’occuper de son tout-petit met à rude épreuve les capacités d’une nouvelle maman. Il est donc difficile de se reposer un instant. Un manque de sommeil s’accumule alors et peut mener à des douleurs ou à un épuisement et ainsi déclencher des symptômes de dépression post-partum.
Des problèmes émotionnels. C’est une période de grands changements dans la vie d’une femme. Vous pouvez vous sentir accablée, anxieuse, moins attirante, ne plus savoir qui vous êtes ou sentir que vous avez perdu le contrôle de votre vie, ce qui peut contribuer à la dépression post-partum.
Les facteurs de risque de la dépression post-partum
La dépression post-partum peut toucher toutes les nouvelles mamans. Cependant, les facteurs de risque suivants pourraient augmenter la probabilité d’en souffrir :
Des antécédents de dépression, soit pendant la grossesse soit avant
La manifestation du syndrome prémenstruel avant ses règles
Des antécédents de problèmes mentaux
Avoir déjà souffert de dépression post-partum lors d’une grossesse antérieure
Des antécédents de dépression ou de sautes d’humeur dans la famille
Avoir connu des facteurs de stress importants au cours de la dernière année (même ceux qui n’étaient pas liés à la grossesse)
Des transitions difficiles comme par exemple un retour au travail
Une grossesse multiple
Un bébé qui a des problèmes de santé ou des retards de développement
Des difficultés à allaiter
Des problèmes dans votre relation avec votre conjoint
Etre peu entourée (proches ou amis)
Des soucis financiers
Un trouble bipolaire
Si vous avez déjà souffert de dépression post-partum, parlez-en à votre médecin dès que vous apprenez que vous êtes enceinte. Si vous présentez l’un des facteurs de risques ci-dessus, parlez-en également à votre professionnel de santé pendant votre grossesse ou juste après l’accouchement. Il pourra alors, dans le cadre des visites prénatales:
Vous surveiller de près pour déceler tout signe ou symptôme de dépression
Vous soumettre à un questionnaire de dépistage de la dépression pendant votre grossesse et après votre accouchement
Vous suggérer de participer à des groupes de soutien ou à d’autres thérapies pour vous aider à prendre en charge une dépression légère
Vous recommander un traitement aux antidépresseurs, même pendant la grossesse
Vous recommander une psychothérapie immédiatement après l’accouchement.
Dépression post-partum et « baby blues »
La dépression post-partum ne doit pas être confondue avec le baby blues.
Le baby blues est une forme moins grave de la dépression post-partum. Il se traduit par de la tristesse, des pleurs, de l’anxiété, des troubles du sommeil ou encore une perte d’appétit après l’accouchement.
Ces symptômes, plus légers, commencent généralement quelques jours après l’accouchement et disparaissent habituellement après quelques semaines sans nécessiter de traitement particulier.
Bien que souffrir du baby blues puisse être pénible, ces émotions n’interfèrent généralement pas avec votre quotidien, contrairement à une dépression post-partum.
Si vous vous sentez déprimée après votre accouchement, pas de raison de paniquer : la vaste majorité des nouvelles mamans passent par là. Les derniers mois ont été compliqués et votre corps a dû s’y ajuster, ce qui peut naturellement être source de tristesse ou de colère.
Ne sous-estimez pas le bien que vous pouvez ressentir en vous sachant entourée et aidée de vos proches.
Pour vous aider à combattre le baby blues, vous pouvez notamment :
vous reposer le plus possible,
expliquer ce que vous ressentez à vos proches,
demander de l’aide,
faire un peu de sport (si votre professionnel de santé vous donne le feu vert),
rejoindre un groupe de soutien ou une association de jeunes mamans,
prendre du temps pour vous chaque jour, notamment en allant faire un tour dehors.
Psychose post-partum
La dépression post-partum ne doit pas non plus être confondue avec ce que l’on appelle la psychose périnatale ou psychose post-partum, dont les symptômes sont encore plus graves et peuvent aller jusqu’aux hallucinations.
La psychose périnatale est rare et nécessite un traitement médical d’urgence.
Le traitement de la dépression post-partum
Si vous pensez souffrir de dépression post-partum, n’attendez pas votre prochaine visite médicale et prenez rendez-vous avec votre professionnel de santé. Celui-ci pourra, en fonction de ce que vous ressentez et de vos symptômes, vous dire s’il s’agit bien de dépression post-partum.
Il vous présentera alors les différents traitements possibles comme la psychothérapie ou, au besoin, des traitements médicamenteux comme des antidépresseurs.
Ces derniers aident à contrôler votre humeur en modifiant l’équilibre chimique de votre cerveau. Il en existe de nombreux types, mais votre professionnel de santé sera en mesure de vous prescrire un traitement correspondant à votre situation personnelle. Gardez cependant en mémoire qu’il peut parfois falloir un mois avant que le traitement ne commence à faire effet.
Dans le cas d’une psychothérapie, vous pourrez évoquer ce que vous ressentez avec un spécialiste qui vous donnera des conseils sur la façon de gérer vos émotions. Ces consultations peuvent être individuelles ou en groupe, auquel cas vous serez entourée de personnes rencontrant les mêmes difficultés que vous.
Bien que la dépression post-partum ne soit généralement pas une maladie que vous pourrez soigner vous-même, voici quelques conseils pour vous aider en complément de votre traitement médical et ainsi peut-être accélérer votre rétablissement :
Maintenez un mode de vie sain. Ajoutez de l’exercice à votre quotidien. Par exemple, faites une promenade avec votre bébé. Essayez de vous reposer suffisamment et mangez sainement.
Ayez des attentes réalistes. Vous devez vous habituer au fait d’avoir un bébé, alors ne vous mettez pas la pression pour que tout soit parfait.
Prenez du temps pour vous. Trouvez une personne pour vous occuper de votre bébé et prenez du temps pour vous. Prenez l’air et plongez-vous dans une activité qui vous plaît en compagnie de personnes avec qui vous êtes en confiance.
Connectez-vous avec les autres. Se sentir isolée peut être un problème pour certaines nouvelles mamans. Parlez à vos proches de ce que vous ressentez et échangez avec d’autres mamans. Il y a peut-être même une association ou un groupe de soutien non loin de chez vous auquel vous pourriez participer. Demandez conseil à votre professionnel de santé.
Acceptez l’aide de vos proches. Ils seront souvent heureux de pouvoir vous aider. Parfois, il suffit de demander ! Ils peuvent par exemple cuisiner pour vous ou vous aider dans vos tâches ménagères. Ce repos vous donnera l’occasion de souffler un peu.
Pas trop de changements d’un coup. L’arrivée d’un bébé est déjà un bouleversement majeur, alors essayez de limiter les grands changements comme un déménagement, une démission ou un nouveau travail.
Suivez les conseils de votre médecin. N’arrêtez pas le traitement simplement parce que vous vous sentez mieux, car cela pourrait entraîner une rechute.
Les antidépresseurs et l’allaitement
Les spécialistes s’accordent à dire qu’en général, les femmes qui allaitent peuvent prendre des antidépresseurs. Cependant, votre professionnel de santé examinera également votre situation personnelle avant de vous donner ou non le feu vert.
Combien de temps la dépression post-partum dure-t-elle ?
La dépression post-partum nécessite un suivi médical. Votre situation personnelle et le traitement prescrit par votre professionnel de santé vont influencer votre guérison. Chez certaines femmes, les symptômes peuvent atteindre un pic au bout de quelques semaines, puis persister pendant 3 à 12 mois et même au-delà pour environ un tiers des femmes. Vous faire traiter le plus tôt possible pourra vous aider à mieux gérer vos symptômes et à guérir plus vite.
Les conséquences d’une absence de traitement
En l’absence de traitement, les émotions négatives dues à votre dépression post-partum pourront perdurer pendant très longtemps et cela pourra également avoir des conséquences négatives pour le lien qui vous unit avec votre enfant. Cela pourra alors entraîner des retards de développement chez votre bébé.
La dépression post-partum peut-elle affecter mon bébé ?
Indirectement, oui. Le développement d’un lien fort avec votre bébé est très important pour son développement, et malheureusement, la dépression post-partum peut entraver cela.
De plus, votre stress ou votre anxiété peut également avoir des conséquences sur le développement du cerveau de votre nouveau-né, ce qui est une raison supplémentaire de demander de l’aide et de faire soigner sa dépression post-partum.
La prévention de la dépression post-partum
Si vous êtes considérée comme susceptible de souffrir de dépression post-partum, votre professionnel de santé pourra vérifier pendant votre grossesse et après votre accouchement que vous ne présentez pas de signes de dépression. Pour réduire les risques, celui-ci pourra vous conseiller un traitement thérapeutique ou médicamenteux pendant la grossesse ou immédiatement après l’accouchement.
Votre professionnel de santé pourra aussi vous conseiller une consultation au plus tôt après la naissance de votre petit et spécialement centrée sur la dépression post-partum, dans le but de la détecter au plus tôt.
La dépression post-partum chez les hommes
Si vous êtes le deuxième parent du nouveau-né, rappelez-vous que la dépression post-partum peut aussi toucher les hommes. Les spécialistes suggèrent que cela pourrait toucher près d’un nouveau papa sur quatre dans la première année après l’accouchement. De plus, les symptômes de dépression post-partum pourraient également se manifester chez des parents de même sexe ou parents non biologiques éprouvant des difficultés à rentrer dans leur nouveau rôle.
La dépression pourrait être alimentée par les nouvelles responsabilités et les nouveaux défis de la paternité, la tentative de créer un lien avec votre bébé et les inquiétudes financières liées au fait de devoir faire vivre une famille maintenant un peu plus grande. Tout comme pour les femmes, les symptômes de la dépression post-partum masculine peuvent notamment être de la colère, de l’irritabilité, un repli sur soi, de la tristesse et le sentiment d’être perdu.
En tant que deuxième parent, votre bien-être mental est essentiel au bon développement de votre bébé et, bien évidemment, au bien-être général de votre famille. De plus, vous méritez d’être heureux et de profiter de ces beaux moments.
Si votre partenaire est déprimée, cela peut aussi vous affecter, car vous aussi êtes plus susceptible de souffrir de dépression pendant cette période. Si vous vous sentez déprimé, essayez de suivre certains des conseils mentionnés ci-dessus et surtout, parlez-en à votre professionnel de santé.
Comment soutenir un proche qui souffre de dépression post-partum ?
Les personnes atteintes de dépression post-partum peuvent ne pas être en mesure de vous dire qu’elles sont déprimées. Elles peuvent ne pas en reconnaître les signes et les symptômes. Si vous soupçonnez qu’un proche souffre de dépression post-partum, invitez-le ou la à consulter immédiatement un médecin.
Gardez à l’esprit qu’en tant que conjoint, ami ou membre de la famille, vous ne pouvez pas « guérir » la dépression post-partum, mais vous pouvez être là pour les nouveaux parents. Voici quelques conseils pratiques qui peuvent aider :
Encouragez-le ou la à aller consulter un professionnel de santé
Écoutez et acceptez ses émotions, comprenez bien qu’il ou elle ne peut pas contrôler ces sentiments négatifs
Proposez-lui de prendre soin du bébé afin qu’il ou elle ait du temps pour se détendre, par exemple en allant se promener, se faire masser ou voir des amis sans culpabiliser
Arrangez-vous pour qu’un membre de la famille, un ami ou une baby-sitter s’occupe du bébé pendant quelques heures, le temps que le parent souffrant de dépression post-partum dorme un peu
Aidez en faisant ses courses, son ménage ou ses tâches quotidiennes pour lui enlever une partie de ses responsabilités. La dépression post-partum n’est pas votre faute. Malheureusement, beaucoup de femmes éprouvent de la culpabilité ou de la honte parce qu’elles ne trouvent aucune raison d’expliquer pourquoi elles sont si malheureuses. Certaines peuvent même éprouver des sentiments de rejet ou se sentir critiquées par les autres. Rappelez-vous qu’il s’agit d’une véritable maladie qui nécessite un traitement et qu’il est important de ne pas souffrir seule. Vous pouvez vous faire aider et lorsque ces moments difficiles seront derrière vous, vous pourrez profiter des instants passés avec votre bébé.
Les informations présentées dans cet article ont été compilées à partir d’informations fiables d’origine médicale ou gouvernementale, comme par exemple la Haute autorité de la santé ou le Conseil national des gynécologues et obstétriciens français. Une liste des sources utilisées est présentée ci-dessous. Le contenu de cet article n’a pas vocation à se substituer à l’avis d’un professionnel médical. Référez-vous toujours à de tels professionnels en ce qui concerne les diagnostics ou traitements éventuels.
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